Faites retentir le vieux tambour, je veux danser le tam tam mayoube, la danse des esclaves avec les pieds nus, enflés et ensanglantés dans les champs de canne-à-sucre.
Faites retentir le vieux tambour pour penser à nos frères africains qui est venus de loin pour nous apporter ce tambour qui etait dans un temps notre façon de communiquer.
Faites retentir le vieux tambour, je voudrais posséder la force des esclaves qui travaillaient dans les moulins à longueur de journée pour recevoir son "lam veritab" très tard pour atténuer ces gaz intestinaux, une bouffe qui le fortifia pour les coup de fouets, les supplices et autres calvaires de son quotidien malheureux, je sens jusqu'à présent dans mes veines tes souffrances.
Faites retentir le vieux tambour c'est ainsi que tout l'univers est en branle et que l'energie se propage de haut en bas et de bas en haut.
Faites retentir le vieux tambour, je ne fais qu'un avec lui quand celui-ci dans son rythme sonore ésotérique me transporte dans l'autre monde, les eaux plus bas que la terre.
Faites retentir le vieux tambour, je me souviens de Azor, cet amoureux du tambourin, celui qui etait maître incontesté de cet instrument qui fait vibrer plus d'un et imite le battement de nos coeurs. Il faisait parler ce tambour confectionné de peau d'animaux et de bois.
Faites retentir le vieux tambour, ce tambour réconciliateur pouvant unir tous nous frères et nos soeurs pour danser sur un même rythme sous une tonnelle culturelle de FrankÉtienne pour enfin sonner le "lanbi rasanbleman" et là on pourrait écouter les contes de Mimi Barthelemy. Nous ferions un Konbit, "un djòl ansanm" pour résoudre nos problèmes comme dirait Éric Jean-baptiste.
Faites retentir le vieux tambour pour réveiller ce peuple zombie, un peuple qui pense voir avec ses yeux bandés et pense écouter avec les oreilles bouchées. Un peuple qui se cherche après deux siècles d'indépendance, un peuple qui toujours cherche midi à quatorze heures.
Faites retentir le vieux tambour, se réunissant au bord de la mer pour contempler le coucher du soleil, avec notre troubadour local pour embrasser la couleur de l'aube dans toute sa beauté.
Nous ferons le tour de la musique, avec nos luxures de reins.
Tambourineur, faites retentir encore pus fort le tambour, c'est notre dernière chance.
John Guyve François (Guyveco)
fjohnguyve@gmail.com
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