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Chanter la vie

Si le coq chante, je pense que l'humain le fait aussi de la plus belle des manières. Nous semblons partager le même corps avec la musique. En Haïti, nous sommes une terre productrice de rappeurs, de vrais adeptes à la musique. Déjà à la maternelle , tu ne faisais que chanter des je regarde le soleil et je dis bonjour et des frère Jaques dormez-vous.... Arrivé à l'école primaire, cela ne va pas pour autant changer. Au moment de la récitation, on te fait rapper la leçon souvent sur un beat à débit très rapide. Ce que je trouve drôle alors que dans le mot "récitation", on voit "recit" et un récit est fait pour être raconté(sur un rythme lent d'après moi). 

   
   Il y a la terre est ronde comme une boule, elle a 40 000 kilomètres de tours, une leçon très connue du manuel d'histoire et de géographie, elle est célèbre au même titre que Caonabo fût mis en prison à Isabella....(vous connaissez la suite) Ce sont vraiment des classiques.

   
   Dans ma réflexion, j'ose penser que la misère nous fait la peau, comme elle nous fait chanter. Le paysan mumure un chant à l'oreille de la terre penchée qu'il cultive; la marchande qui vend à la criée dans les rues nous propose une chanson , le vendeur ambulant de boissons fraiches dans les marchés publics est percu à mes yeux comme un percussionniste avec son decapsuleur qui frappe la bouteille en verre, et cela produit un son agréable à l'oreille. Il est un musicien qui s'ignore. 


   Par ailleurs, j'adore les femmes qui chantent le sexe à tout bout de champ dans l'acte même où elles poussent des fous soupirs par ci et par là. En parlant de femme, j'ai un faible pour les chanteuses qui jouent à la guitare, et mon dévolu du coeur s'est jeté sur la belle merveille Coralie Herard depuis tantôt 2 ans. Mon ouïe partage un plaisir fou avec tous mes sens à l'écoute de la voix de Corie, artiste qui me donne sensation et fait transpirer la béatitude par tous les pores de ma peau usée. Elle interprète "lit baldaquin", texte de Lionel Pasquier, une superbe chanson et la phrase qui m'interpelle est "je repense à nos chemins qui ne se sont jamais croisés" pareil à l'enfant qui pense à la bicyclette qu'il rêve tant de monter ou comme l'auteur qui prétend que la nuit la plus longue, c'est la veille de sa rencontre avec sa tendre aimée. Dans ces moments-là, on sent souvent le sentiment d'une possession antérieure quand on rêve ce que l'on désire.


   Pour l'instant qui mérite une pause, je promets de ne pas chanter tant que ma voix ne sera pas confondue avec toutes les voix du monde. A quoi bon de chanter si ce n'est la langue de l'amour ? Dis-moi.

John Guyve François 
fjohnguyve@gmail.com 

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