Je ne vais pas te laisser m'aimer et puis pourquoi m'aimer d'ailleurs? Je ne suis pas une belle personne encore moins quelqu'un de bien. Je suis un vagabond, une feuille sèche que le vent avec son souffle fait danser et tourner par ci, par là comme bon lui semble. Dans un de mes poèmes, j'ai brassé des mots fabuleux pour ainsi traduire ma préférence en disant : je préfère seul affronter la vie cruelle dans les ruelles bordelliques et baiser toutes les lunes s'exhibant nues à ma belle étoile que de me laisser prendre dans la vague, la fameuse vague de l'amour.
Je te pose encore la question, pourquoi m'aimer ? Ne me dis pas que le coeur devient moins lourd quand on est en amour comme dit la chanson. Tu sais quoi? Le contraste n'échappe pas pourtant à l'évidence, l'amour est plutôt une charge trop lourde pour le coeur. Moi, je suis allé dans le même sens en me forgeant un coeur de pierre pareil à celui de la mort. C'est lourd quand même.
Dis-moi as-tu lu sur mon front que j'ai besoin d'être aimé ? L'amour peut aller au diable après tout. Pourquoi je te laisserai courir après ta faiblesse ? Cela ne vaut pas la peine. Serais-tu prête à devenir vulnérable ? Ton humanité est déjà assez grande, nul besoin d'arriver à ce stade. Et je ne voudrais pas que tu deviennes une poétesse au point d'avoir le coeur sur la main, d'écrire avec les tripes. Mais si seulement tu le veux, je sucerai ton beau nombril comme un oasis qui jaillit au fond d'un grand désert.
C'est tellement bon d'être ivre de soi-même. Ne m'aime pas s'il te plaît.
John Guyve François
fjohnguyve@gmail.com
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