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Le charme de ce dimanche matin














Dimanche est le jour des mélodies joyeuses, le jour de la lumière, le jour des poulets frits. Pour rendre à ce jour ce qui lui est dû, je me rends la plupart du temps à lambi. C'est l'occasion pour moi d'aller boire du café chez ma maman. Quand cela m'est permis, j'apporte du pain que j'achète en chemin. Étant sur la route des railles, je dois seulement prendre une première camionnette qui me déposera au bord de l'eau et une deuxième camionnette pour lambi.


   À 3 dimanches de célébrer la fête prochaine à savoir la fête des mères, ma pensée est femme. Vous savez ? Les simples choses prennent le plaisir de se pointer sans prévenir. C'est ainsi que les belles merveilles choisissent leurs élus. Qui est contre cela ? La vie adore imposer sa loi, on n'y peut rien et on finit par aimer le hasard de croiser le merveilleux.


   Je les voyais lever leur main pour faire signe au chauffeur de s'arrêter. Les deux femmes montèrent la camionnette ; la plus jeune était belle. Très belle même. Avec leur panier en main, je devine qu'elles étaient des commerçantes. Et je n'allais pas prendre de temps pour savoir ce qu'elles avaient comme marchandises. Elles vendaient du pain. Oh l'odeur de ce bon pain ! L'odeur du pain chaud s'organisait dans leur panier jusqu'à embaumer l'espace de la camionnette. La belle négresse, la plus jeune, ignore que bien des gens s'amusent à transcrire tous les parfums du monde dans les pages des livres. De plus, elle ignorait qu'on pouvait parler d'elle dans des livres qu'elle ne lira peut-être jamais.


   Mince, yeux marron, nez pointu, maigres orteils, ce sont là les détails qui me tapaient à l'œil pendant que j'étais à l'écoute de la conversation qu'elle tenait avec son amie. L'autre disait que les hommes portent le grand fardeau d'aimer trop les femmes et elle, réconfortait sa commère dans ses propos en relatant que tout cela fait l'affaire des femmes qui savent comment utiliser cette faiblesse à leur avantage. Sa commère continua de parler pour maintenant souligner qu'elle ne sera pas la femme d'un autre homme si son mari venait à mourir.


   Elles descendront la camionnette à 10 mètres de la station d'essence d'immaculé. En descendant, sous un morceau de tissus transparent, passé autour de sa ceinture, j'ai pu voir ses petites fesses que les problèmes ne réussissaient pas encore à engrosser. C'est ici que je me sépare d'elle avec une tendresse dans mon regard comme pour demander à la vie de l'exposer à ma vue une prochaine fois. Et je déduis ce matin que les belles femmes ne méritent pas de souffrir. Pas vous ?


John Guyve François 

fjohnguyve@gmail.com 

Commentaires

Anonyme a dit…
Très beau texte, j'adore
Anonyme a dit…
Congratulations
Anonyme a dit…
Très beau texte, j’adore😒.
Anonyme a dit…
😍
Anonyme a dit…
C'est toujours un plaisir de voyager dans tes écrits,mes félicitations,j'aime.
Anonyme a dit…
Congratulations

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